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Tout commence par une balade.

L'autre jour, je m'étais mis en tête d'atteindre Haneda en vélo en suivant la rivière Tama depuis Futakotamagawa.

le temps était bon, et je suivais la rivière avec rapidité.

Arrivé aux abords de Haneda, je décidai de revenir par la ville au lieu de faire demi-tour.

Je m’engageai donc sur les grandes routes qui relient les grands quartiers de Tokyo presque plus vite que par le train.

J'avais en tête, après consultation de la carte de I-phone, de rejoindre la route Kanana.

Faire du cyclisme à Tokyo n'est pas toujours une partie de plaisir.

A l'heure de pointe c'est assez délicat d'emprunter les grands axes en vélo. Mais les automobilistes restent en général assez compréhensifs.

je revenais donc quand je perdis le fil de ma route et bloquai momentanément le passage à la voiture qui me suivait.

le conducteur me balança un coup de klaxon, ce à quoi je répondis par une grimace, tendant mon i phone en essayant de faire comprendre que je cherchai mon chemin.

Ni une ni deux, le gars est sorti de sa voiture en hurlant façon rixe à la japonaise.

J'évaluai mon nouveau compagnon de route d'un regard et notai, fort heureusement, la chaine de tatouages qu'il portai du cou jusqu'aux bras.

je mettais donc de côté mon orgueil de cycliste blessé par la folie d'un automobiliste fan de tunning.

le type s'est poste à 20 centimètres de ma figure et s'est mis à beugler.

Dès cet instant je switchais dans ma tête. je me demandai simplement ce qu'aurait fait un japonais dans ma situation.

je m'excusai sans cesse, et avec sincérité je lui expliquai que je cherchai simplement mon chemin et que j'étais un peu en panique au milieu de cette grande route. Je répétai mes excuses avec ferveur.

cette scène dura deux ou trois longues minutes, le gars prêt à mettre une claque, la main droite frétillante et le tronc en avant, les passants faisant mine de ne rien avoir vu, ne rien avoir entendu.

Au long de l'échange, je me concentrais simplement sur le fait que je devrais aller bosser le lendemain et que je ne m'imaginai pas y aller avec un œil noir, voire pire. je ne m'imaginai pas non plus devoir faire un tour par le commissariat du coin.

Bref, le mode profil bas semblait bien fonctionner.

la tension a baissé, il est remonté dans sa voiture et est parti.

J'étais là, sur le trottoir, anonyme et sans embarras, ayant vécu un moment de tension seul au milieu de la ville.

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